La retraite des femmes

La réforme des retraites contient plusieurs avancées fondamentales pour les femmes.

Premièrement, la réforme des retraites va permettre de continuer à payer les pensions et à faire que l’on continue à les calculer avec les mêmes règles de solidarité qu’aujourd’hui. Or ces règles sont très protectrices pour les femmes, beaucoup plus qu’ailleurs en Europe. Garantir l’avenir du système de retraite français, c’est donc garantir l’avenir d’un système très protecteur pour les femmes. Quelques exemples :

  • pour chaque enfant, une femme a 2 ans de cotisations retraite validés par la société, qu’elle travaille ou non. Ce dispositif était contesté par Bruxelles, le Gouvernement l’a maintenu ;
  • une mère qui veut s’arrêter de travailler pour élever ses enfants peut quand même avoir des trimestres de retraite validés, grâce au dispositif de l’assurance vieillesse des parents au foyer (AVPF). Ce dispositif, qui s’ajoute au précédent, représente un effort de 4,5 Md€ par an et bénéficie chaque année à 2 millions de personne ; 
  • les femmes qui travaillent à temps partiel sont protégées par les règles de calcul des trimestres de retraite : une femme qui travaille à mi-temps au SMIC peut valider une année complète pour sa retraite.

Tous ces mécanismes jouent un rôle considérable de protection des femmes.

Mais le projet du Gouvernement prévoit d’aller plus loin encore :
  • aujourd’hui, lorsqu’une femme s’arrête en congé maternité, les indemnités qu’elle perçoit de l’assurance-maladie n’entrent pas dans le calcul de sa pension de retraite, ce qui la fait chuter. Le projet du Gouvernement met fin à cette incohérence ;
  • la lutte contre les écarts de salaire est une priorité essentielle pour que les retraites des femmes soient aussi élevées que celles des hommes. Le projet de loi prévoit que désormais les entreprises seront obligées d’agir concrètement pour réduire les écarts de salaire durant la carrière, sous peine de sanctions financières très lourdes. C’est une première, et surtout c’est une solution qui s’adresse au cœur du problème d’aujourd’hui : l’inégalité salariale ;
  • le dispositif de prise en compte de la pénibilité va apporter une réponse concrète aux femmes qui souffrent d’un travail pénible. Toutes les études montrent que les femmes ouvrières et employées (caissières, ouvrières du textile et de l’agro-alimentaire…) sont surreprésentées dans les personnes atteintes de troubles musculo-squelettiques (TMS). Or être atteint d’un des ces troubles sera l’un des motifs permettant de conserver la retraite à 60 ans.

La situation des femmes en matière de retraite s’est très nettement améliorée, et les progrès vont continuer.

Le Conseil d’orientation des retraites (COR) lui-même l’a dit : en matière de retraites, l’écart entre les femmes et les hommes s’est considérablement réduit.

La principale injustice dont souffraient les femmes en matière de retraites, c’est d’avoir beaucoup moins de trimestres de retraites que les hommes, et donc une pension plus faible.

Mais cette situation n’est plus vraie. Grâce aux dispositifs de solidarité (mécanismes de validation de trimestres lorsqu’une femme s’arrête pour élever un enfant ; attribution de 2 ans de durée d’assurance pour chaque enfant né etc.) et au fait que les femmes travaillent plus qu’avant, une femme de 55 ans a, en moyenne, la même durée d’assurance qu’un homme. Et celles qui ont 45 ans auront même une durée supérieure à celle des hommes de leur âge.

Conséquence logique, l’écart entre le niveau de retraites des femmes et des hommes s’est réduit et va encore se réduire : une retraitée de 80 ans avait une pension inférieure de près des 2/3 à celle d’un homme, alors que pour une retraitée de 60 ans, c’est 1/3. 

Le problème des femmes qui vont prendre leur retraite dans les années qui viennent, ce n’est donc plus qu’elles auront moins de trimestres que les hommes. Elles ne seront donc plus obligées soit d’accepter des pensions plus faibles, soit d’attendre 65 ans pour éviter la « décote ». Leur vrai problème, c’est d’avoir eu des salaires plus faibles que les hommes pendant toute leur carrière. C’est pour cela qu’un écart subsiste entre la retraite des hommes et celle des femmes, et c’est pour cette raison que le projet de réforme du Gouvernement insiste particulièrement sur ce point, en prévoyant de pénaliser les entreprises qui ne feront rien pour lutter contre les écarts de salaires entre les hommes et les femmes.

Le Gouvernement lutte contre la pauvreté des femmes retraitées.

Le Gouvernement a :

  • revalorisé de 25% le minimum vieillesse entre 2007 et 2012, soit 150 euros de plus par mois. Cette mesure a commencé à bénéficier à 240 000 femmes retraitées modestes ;
  • revalorisé les pensions de réversion les plus modestes : le taux de la réversion a été porté de 54 à 60 % pour ces veuves, soit 500 000 personnes.

Cela représente un effort qui atteindra 600 millions d’euros par an en faveur des petites retraites, notamment celles des femme.

Informations clés sur le report de l’âge d’annulation de la décote à 67 ans.

Une grande majorité des Français n’est absolument pas concernée par les 67 ans.

L’âge de la retraite à taux plein, aujourd’hui fixé à 60 ans, sera porté demain à 62 ans et non pas à 67 ans.

Dans le système français de retraite, il est en effet possible de liquider une pension de retraite à taux plein dès 60 ans dès lors qu’on dispose d’une durée d’assurance suffisante (41 ans à compter de 2012). C’est le cas de la majorité des assurés : aujourd’hui, plus de 60 % des assurés prennent leur retraite à 60 ans et à taux plein. Demain, il sera toujours possible à une majorité de retraités de partir à 62 ans et à taux plein.

67 ans, c’est autre chose : c’est l’âge d’annulation de la décote, c’est-à-dire l’âge à partir duquel on peut avoir toute sa pension, même si on n’a pas tous ses trimestres. Aujourd’hui, il est de 65 ans et sera de 67 ans en 2023.

Actuellement 18 % des retraités liquident leur pension à 65 ans. 40 % sont des hommes et 60 % sont des femmes.

Profil des personnes qui sont concernés par les 67

Premier point, il y a de moins en moins de femmes dans les personnes qui liquident aujourd’hui à 65 ans. Aujourd’hui, 22 % des femmes liquident leur pension de retraite à 65 ans. Ce chiffre a connu une baisse constante : il était de 28 % en 1999 et il va continuer de baisser.

Deuxième point, ces femmes ne travaillent plus depuis des années. Il ne faut pas confondre la liquidation de la pension de retraite avec la cessation de l’activité professionnelle. Selon la CNAV, les femmes qui liquident leur pension à 65 ans se sont en moyenne arrêtées de travailler 20,5 ans avant de prendre effectivement leur retraite. Cette interruption précoce de la carrière correspond dans la plupart des cas à un choix de vie. Cela signifie donc que le report de l’âge d’annulation de la décote à 67 ans ne conduira pas les femmes à travailler plus longtemps, puisqu’elles n’ont plus d’activité depuis des années.

Troisième point, contrairement à ce qui est souvent affirmé, ce ne sont pas les femmes avec les carrières les plus difficiles, notamment les ouvrières, qui liquident aujourd’hui leur pension de retraite à 65 ans : elles ont travaillé, disposent d’une carrière complète et partent à la retraite bien avant l’âge de 65 ans et le plus souvent à 60 ans avec une retraite à taux plein.

Quatrième point, les femmes concernées ne sont pas du tout celles aux revenus modestes. Celles qui liquident à 65 ans sont en effet sous-représentées dans les bénéficiaires du minimum vieillesse.

Pour les femmes aux revenus faibles ou modestes, précisément, le Gouvernement a fait un choix très important : l’âge d’accès au minimum vieillesse ne sera pas modifié, il demeurera fixé à 65 ans. Elles pourront donc, quel que soit leur nombre d’années travaillées, avoir accès dans les mêmes conditions qu’aujourd’hui à ce minimum, dont le montant pour une personne seule est de 709 euros par mois (+ 25 % entre 2007 et 2012).

Cinquième et dernier point, les personnes véritablement concernées par le report de l’âge d’annulation de la décote en 2023 ne sont pas spécifiquement les femmes (on a vu qu’elles sont de moins en moins nombreuses à ne pas avoir tous leurs trimestres), mais des personnes ayant accompli des études longues.

Sous l’effet de l’allongement de la durée des études, l’âge d’entrée dans la vie active a en effet augmenté de 2 ans entre la génération 1950 et 1970. Pour cette raison, maintenir à 65 ans l’âge d’annulation de la décote reviendrait à n’exiger aucun effort de prolongation d’activité des assurés les plus diplômés : ceci ne serait pas équitable. La justice, c’est que tout le monde fasse un effort, y compris ceux qui sont entrés plus tard sur le marché du travail.

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